Plus de deux mois après la présidentielle, la phase d’incertitude que traverse le chef de l’Etat n’en finit pas de durer. Indécis et attentiste, il surprend jusqu’à ses proches et il est désormais contraint aux compromis par sa majorité relative à l’Assemblée nationale.

Il fait grand jour dehors, mais les rideaux ont été tirés, obligeant les huissiers de l’Elysée à allumer les lustres qui pendent au plafond du salon Napoléon-III. Pas très écolo, alors qu’Emmanuel Macron reçoit une dizaine d’experts du climat en cet après-midi du 7 mai. Le chef de l’Etat a été réélu il y a treize jours, à l’issue d’une campagne courte et d’un quinquennat où chaque année en paraissait le double. Il est fatigué. « On est tous fatigués », soupire-t-il devant ses proches, dans un amalgame entre son état d’esprit personnel et celui du pays.

« Je vous écoute », lance Emmanuel Macron à ses interlocuteurs. Le président de la République n’a pas très envie de parler ; tout a déjà été dit dans son discours de Marseille, trois semaines plus tôt, dans lequel il promettait d’ériger la France en « grande nation écologique ». Il prend des notes. Autour de la table, certains se demandent si leur contribution va nourrir de futurs éléments de langage présidentiels, ou s’ils participent d’un travail sérieux. Leur hôte, en tout cas, ne manque pas de partager des photos de leur rencontre avec les huit millions d’abonnés de son compte Twitter.